Chaque année aux États-Unis, le Sundance Film Festival nous fait connaître de vrais bijoux qui sont très différents des blockbusters. Lorsqu'on y annonce les gagnants ou de nouveaux talents, je prête attention. Car très souvent, de belles découvertes en ressortent.
Cette année, THE WITCH ne manque pas à la règle. Son réalisateur, Robert Eggers, a gagné le prix de la mise en scène dans la catégorie US Dramatic. Il semble qu'avec ce film, d'après mes recherches, il signe son premier long-métrage.
Celui-ci raconte l'histoire d'une famille de fervents catholiques qui vivent en Nouvelle-Angleterre en 1630. William et Katherine quittent la colonie où ils vivaient avec leurs cinq enfants pour s'installer à l'orée d'une forêt afin d'y vivre en solitaires et cultiver la terre. Toutefois, des phénomènes étranges auront tôt fait de se manifester et de pousser les membres de la famille à se retourner les uns contre les autres.
Ce qui est particulièrement admirable dans ce film, c'est l'économie de moyens techniques utilisés pour la mise en scène, avec une direction photo pourtant très soignée, de très beaux décors et de magnifiques costumes. Presqu'à tous les plans, Eggers nous donne l'impression d'avoir filmé des tableaux d'époque.
De plus, le réalisateur a eu l'intelligence de ne pas trop en montrer. Il en dévoile juste assez pour nous horrifier, sans chercher à impressionner. Nous savons que le mal rôde. La tension progresse, magnifiquement nourrie par une musique bien dosée. La terreur dans le film est insidieuse, perverse et sournoise. Surprenant venant d'un jeune réalisateur, surtout dans une ère cinématographique qui tend vers la surenchère.
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