Fredo dirige tournage Ad&Tes

vendredi 3 janvier 2014

Signé BD !

32 décembre
de
Enki Bilal
Bonne Année 2014 !

Qui dit «nouvelle année» dit «introspection», pour certains d'entre nous.

C'est pourquoi en guise de premier article, j'ai eu envi de partager l'origine de mes influences artistiques en matière de réalisation et de graphisme ainsi qu'un mini-mini résumé de mes réflexions à propos de ce que j'appelle le «Cinéma de Bandes Dessinées» (ou de «traitement BD») qui a été l'objet de la maîtrise que j'ai accomplie (jadis) à l'université Laval.

Voilà donc un premier texte rempli de suggestions et de belles images pour ce début d'année qui s'annonce mouvementée ! Bonne lecture !

Il y a longtemps que je cultive une grande admiration pour les dessinateurs et les illustrateurs de bandes dessinées. Qu'il s'agisse de Liberatore, Bangalen passant par Marini jusqu'à Bilal, pour ne nommer que ceux-là.

Dès l'adolescence, ces auteurs ont frappé mon imaginaire et m'ont grandement influencé dans le traitement graphique que j'applique aujourd'hui à certaines de mes oeuvres.

Adrénaline et Testosterone
de
Frédéric Gaudry
(photo Éric Côté)
Celui-ci constitue en quelque sorte une partie de ma signature, de mon «style».

Adrénaline et Testosterone
de
Frédéric Gaudry
(photo Éric Côté)
De manière simplifiée disons que celui-ci résulte d'un croisement entre la syntaxe et l'esthétique cinématographique combinées à celles des bandes dessinées. Bien entendu, je suis friand des bons films qui portent eux aussi cette signature. Il en existe plusieurs, mais certains d'entre eux en sont plus porteurs que d'autres.

Par exemple, Le Cinquième Élément de Luc Besson possède une forte facture bédéesque. En l'occurrence grâce au style extravagant de ses costumes et de la disproportion de ses décors. D'ailleurs, la majorité des films de Luc Besson arborent des univers bédéesques.

Le Cinquième Élément
de
Luc Besson
Quant à Nikita du même auteur, celui-ci possède également une facture bédéesque, mais plus discrète. Au niveau de son contenu, comme c'est souvent le cas dans les bandes dessinées, certains éléments réunis sont disproportionnés ou très contrastés l'un envers l'autre.

Nikita
de
Luc Besson
Je pense à la scène dans une chambre d'hôtel à Venise pendant laquelle Nikita monte un énorme fusil de tireur d'élite alors qu'elle est vêtue de petits sous-vêtements griffés. Il y a là une sorte de décalage qui crée un fort contraste entre la vulnérabilité suggérée du personnage et de son pouvoir d'action. 

La facture bédéesque du film Nikita se manifeste également au niveau de son esthétique.  Toutefois, ici, Luc Besson l'applique de manière plutôt subtile. Il utilise des «éléments naturels» d'une scène pour les amener à un niveau esthétique qui rejoint celui de la bande dessinée. Au lieu de les créer de toutes pièces grâce à des décors gigantesques, ou à du maquillage. 


Nikita
de
Luc Besson
Par exemple, peu après le générique du film, la bande de drogués que nous avons suivie s'arrête devant une pharmacie en vue de la dévaliser. Dès cet instant, les personnages sont baignés dans une franche lumière bleue émise par les néons environnants. La forte présence de cette couleur marque toute la séquence. En plus de lui apporter une grande présence esthétique, elle souligne son aspect dramatique.

*  *  *


The Hunger Games Catching Fire

Ce n'est qu'assez récemment que j'ai pris connaissance de l'univers de Hunger Games. Inutile de vous dire que j'ai adoré. Si j'en parle ici c'est bien entendu parce que les films de cette trilogie sont porteurs d'une esthétique bédéesque admirablement bien appliquée. 



Celle-ci se manifeste à travers un subtil dosage entre la «nature réelle» de l'univers suggéré et l'extravagance des costumes et maquillages des personnages. 



Le style bédéesque de cet environnement filmique se manifeste également grâce à une approche esthétique à la fois baroque et art déco. Ce qui contribue à livrer une touche de contraste nécessaire au genre. Chose intéressante, sur le site officiel du second film, il nous est possible de s'approprier d'illustrations des principaux personnages dont vous avez l'exemple entre ces lignes. 



Certaines d'entre elles les illustrent comme des portrait de tableaux anciens. Notez le décalage entre l'extravagance des tenues et l'aspect vieillot des images...


*  *  *

Voici d'autres films connus qui possèdent une facture à la fois «réaliste» et bédéesque: 


Mad Max
de
Georges Miller


Blade Runner
de
Ridley Scott


et
de
Paul Verhoeven, 


de
Andrew Niccol, 

de
Enki Bilal

de
James Cameron

de
Tom Tykwer

D'autres films du même «genre» - parmi lesquels certains sont mieux réussis que d'autres - sont en fait des adaptations de bandes dessinées. Comme vous le savez, nombre d'entre eux sont des films de super héros issus de bandes dessinées américaines commerciales. Il va de soi qu'un minimum de traitement BD leur soit appliqué. La liste est longue, mais en voici quelques exemples:


la trilogie de Batman
réalisée par Christopher Nolan,

de
Alex Proyas

de
Guillermo del Toro


Sin City
de 
Robert Rodriguez



de
Kurt Wimmer

de 
Bryan Singer,

pour ne nommer que ceux-là.  

Si vous croyez connaître d'autres films «signés BD», n'hésitez pas à me faire part de vos suggestions, j'en suis friand !